La fleur de lys — symbole de Florence

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La fleur de lys, présente dans toute la ville de Florence, mérite qu’on y jette un deuxième coup d’œil. En 59 av. J.-C. la cité de Florence a été fondée en Toscane sur le bord de l’Arno ; la ville s’est établie sur des terres abondamment fleuries de lys apparemment, ce qui correspond à la signification de l’étymologie latine du mot Florence : « la ville des fleurs ». Le lys est considéré comme « plante royale » et « reine des fleurs », il désigne la pureté et symbolise la puissance. En 1266, après la bataille de Montaperti entre les guelfes et les gibelins, deux factions qui s’opposaient militairement, le lys devient le symbole de Florence. Au XIII ème siècle la cathédrale Santa Maria del Fiore est nommée ainsi en rapport avec le lys et à partir du XIV ème siècle il est représenté sur l’emblème de la famille de Médicis, qui était une puissante famille de la noblesse florentine; il figure également sur la monnaie, le florin. 5310_-_Firenze_-_Campanile_di_Giotto_-_Foto_Giovanni_Dall'Orto,_27-Jan-2008 Même si le lys est aussi présent dans les symboles de la royauté française, le lys de Florence se différencie de l’emblème des rois de France puisque le lys de Florence est rouge sur un fond blanc et le lys de la royauté française est doré sur un fond bleu.

Esmée Hägle

Le Ponte Vecchio — un emblème de Florence

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Sous le ciel gris et pluvieux de cette fin du mois de janvier, sa silhouette se dresse en face de nous, majestueuse et fragile. Le Ponte Vecchio, une des attractions touristiques figurant sur de nombreuses cartes postales de la ville de Florence, surplombe le fleuve de l’Arno depuis maintenant 671 ans.
Pourtant, déjà dans les années 120 après JC, les Romains, pour faire passer une de leurs nombreuses via romana ont construit à plusieurs reprises un pont à cet emplacement, mais toujours plus ou moins rapidement détruit par les crues capricieuses de fleuve. Il faut donc attendre 1345 pour que le Ponte Vecchio naisse réellement, de pierres et de poutres.
Dès lors s’y installent les tanneurs, les bouchers ou les poissoniers, profitant du cours d’eau emportant hors de la ville les déchets malodorants et sales, comme les restes de viandes, ou bien permettant aux tanneurs de rincer leurs peaux et d’exercer leur métier. Ce pont était un lieu de passage, de commerce pour les habitants les plus pauvres de la ville.
Il faut attendre l’intervention de Ferdinand Ier de Medicis en 1595 pour que le Ponte Vecchio devienne un lieu réservé aux arts nobles : la bijouterie et l’orfèvrerie. En effet, Ferdinand a fait couvir le pont d’un corridor en hauteur, d’un kilomètre de long, reliant son palais Piti au Palazzo Vecchio, ruse politique pour pouvoir surveiller la noblesse de la ville. Mais évidemment il est très rapidement importuné par les odeurs fortes dégagées sur le Pont. Voilà donc le Ponte Vecchio rempli du jour au lendemain d’échoppes de luxe, tel que nous le connaissons aujourd’hui avec cette apparence extérieure faite d’une multitude d’arrières-boutiques pendues à ses flancs, et c’est bien le seul de la ville. Les autres ponts couverts de la ville de Florence, ont tous été detruits lors de la liberation de Florence, afin de faire reculer les troupes ennemies. Pourquoi le Ponte Vecchio n’a-t-il pas été detruit lui aussi me direz vous ? Il se trouve que le temps a joué en sa faveur et qu’il en a fallu de quelques minutes pour qu’il y passe aussi.
Ainsi, ce pont aux allures et aux échoppes d’antan fait encore rêver les passants d’aujourd’hui et d’hier. Et moi aussi je me suis laissée conduire par le doux appel de ce pont à la fois fragile et imposant par son âge et sa bâtisse, par ses couleurs chaudes en ce gris mois de janvier.

Victoire Lieb