Le Corridor de Vasari

Peu de temps après notre arrivée à Florence, mon cœur fut pris d’un emballement que je ne lui connaissais pas : était-ce le résultat d’une fatigue développée lors du voyage en avion et en bus? Je préfère penser que c’était la manifestation du syndrome de Stendhal. Tant d’oeuvres d’art, tant de talent, tant de beauté en un seul lieu, en si peu de jours. Comme l’écrivain lui-même, j’étais éblouie par cette ville historique. Stendhal avait dit en 1817: «J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux Arts et les sentiments passionnés. (…) J’avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber.» Comme lui, de nombreux artistes se sont rendus à Florence au cours des siècles, et maintenant nous, une petite classe de Berlin.

Lors de notre visite à la Galerie des Offices, le plus ancien musée de la ville, on a été plongé dans une collection immense de plusieurs œuvres italiennes de la Renaissance. Ce qui a particulièrement attiré mon attention lors de notre visite guidée dans cet endroit est l’histoire du corridor de Vasari. Bâti en 1565 par Giorgio Vasari, le corridor relie jusqu’à aujourd’hui le Palazzo Vecchio (juste à côté des Offices) au Palais Pitti de l’autre côté de l’Arno. Commandé à l’époque par Cosme de Medicis, Duc de Florence, le corridor d’un kilomètre de long permettait de passer d’un endroit à l’autre sans être découvert. De cette manière, la famille Medicis n’était pas obligée de descendre dans la rue et pouvait donc éviter tout attentat.

Le fils de Cosme, Léopold, mit en place une collection de portraits tout le long du passage. Celle-ci est aujourd’hui la plus importante au monde d’autoportraits d’artistes: Vasari, Titien, Rubens, Rembrandt, David, Ingres, Delacroix et Chagall.

C’est assez dommage de ne pas avoir exploré ce corridor un peu plus en détails, mais j’aime me rappeler de cette anecdote, qui donne un aspect intéressant sur l’époque des Medicis. La liaison entre les différents bâtiments historiques me semble être quelque chose d’unique et de fascinant.

Mona Schäfer

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